Verdin-Morelle
Ensemble d’habitations
2002





Au départ, il y a la recherche d’un lieu pour vivre, plus proche de l’école des enfants, … et puis le coup de foudre pour le terrain, acheté dans la journée. Que voulons-nous ? Bâtir un lieu pour vivre. Pour accueillir, se reposer, revenir chez Soi, aimer, rire, pleurer aussi, grandir, goûter la musique et le silence, élever des enfants, cultiver des légumes et les cuisiner, aller à l’école à pied au en vélo.

Et cela arrive quelque part, en un lieu de la terre, au bord d’une rue qui devient une route qui traverse le bois. Le jardin est bien haut par rapport à la route, l’atelier pour travailler se glissera en dessous de la maison pour ne pas qu’on le voie trop, et que la maison dialogue avec le jardin.

Le terrain sera partagé en deux, (c’est plus économique)  pour construire deux maisons. Mais un lieu c’est aussi contraignant : Le terrain est très long et très étroit, dès lors les maisons s’orientent chacune à leur manière vers le sud, tout en préservant l’intimité de chaque famille et en libérant une grande terrasse, espace à la fois ouvert et intime.

Les principes de base retenus sont l’écologie de la construction, et le respect du lieu dans ce sens, préserver au maximum les talus à rue (et tant pis si on n’a pas une belle façade comme tout le monde on s’en fiche un peu), le souci d’enterrer l’atelier et de placer les pièces de vie au niveau du jardin, la construction en bois tout en veillant à l’inertie thermique de l’ensemble de l’habitation. On va aussi faire une entrée pour deux, pour les mêmes raisons, préserver le talus et ne pas faire un grand parking, et puis pour se dire bonjour aussi le matin sur la terrasse devant.

La grande verrière au sud ouest réchauffe un grand espace central, qui distribue aussi les chambres à l’étage. Les chambres trouveront leur place au nord, le bureau fera l’articulation entre la maison longue et sa petite sœur compacte. La construction sera en bois et en cuivre puisque le maître d’ouvrage est charpentier, et aussi en maçonnerie du coté nord pour l’inertie.

Puis il y a l’accueil de l’urbanisme, le permis, et le travail, les milliers d’heures de travail données. Construire est difficile, d’autant plus que les plans ne sont pas vraiment ordinaires… Tout est à apprendre pour chacun, pour ceux qui construisent et pour l’architecte aussi. Et puis survient le décès du compagnon de route, celui qui projetait de venir habiter à côté et qui apportait sa force toujours.

Le deux maisons vont ensemble, c’est sûr,  même si il est parti ; On construira la petite sœur dont la grande fenêtre s’ouvre vers les arbres, quand même, plus tard, un jour peut-être.

Sur la terrasse déjà pendant le chantier on déjeune et on goûte, dans le calme du bord du bois. Les amis viennent aider, des étudiants aussi parfois.On fait beaucoup avec ses propres mains, les bardages en mélèze, la charpente, la couverture en cuivre, les planchers en mélèze, les plafonds en peuplier qui proviennent du jardin, les lazures, les maçonneries et les plafonnages, le jardin. Et puis on avance lentement. Les murs sont enduits d’argile, les plafonds de plâtre pour plus de lumière, les peintures se font au fil des mois.

Aujourd’hui l’effort donné est inscrit dans les murs; pour qui veut le voir, il rayonne de l’amour qu’il a fallu pour bâtir ensemble un lieu qui accueille.

Auteur de projet : Eric Furnémont

Photographies : Serge Anton 



Atelier d’architecture iO

à Montegnet (Belgique)


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